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A Kyoto rêvant de Kyoto

A Kyoto rêvant de Kyoto. La parole est de Bashô, le grand poète de Haïkus du 17èmesiècle. Cette puissance d’évocation du réel, puissance de rêve dans la perception singulière, irruption intempestive des temps superposés, voilà mon expérience de Venise. Voilà comment d’une démarche purement abstraite, j’ai dû céder à l’appel du réel retrouvé. 

 

        Pour Kyoto l’expérience diffère.C’est le rêve, la puissance d’évocation des mots, ceux de Kawabata, Tanizaki, les profondeurs mêlées de Haruki Murakami, qui deviennent réalité picturale. La présence des jardins secs, de leurs sillons, provoque la méditation. Chaque détail des sillons du jardin sec, et tout élément de tout jardin japonais, inaugure une méditation picturale.

Je suis le sillon qui se mue en eau, je suis le rocher qui se mue en poisson. Je suis la carpe, le dragon, le tigre.

         Le temps du geste et du pinceau, dans le jardin, paradis toujours retrouvé, je suis le rocher, le samouraï, le grand kimono à la soie chamarrée.

      Dans le chaos des étapes et des plots de pierre, un chemin se dessine, improbable et certain. Les herbes qui surgissent, les mousses qui se hissent, livrent au regard un parcours de délice.

      Le peintre abstrait se retrouve chez lui dans cette métamorphose des formes et des matières. Rêvant de Kyoto, peignant la fête des couleurs, c’est la réalité des espaces chers au cœur, qu’il convoque par leur chant.

 

 

                                            CYB

 

 Juin 2013

Cyb Peintre, Kyoto, Peinture

Kyoto Oméga (100x81)-2011

Dreaming of Kyoto

  • Dreaming of Kyoto

        In Kyoto dreaming of Kyoto. The words are from Bashô. This power of evocation of reality, this strength of dream in each perception, this untimely irruption of layers of times, that is my experience of Venice. That is how, starting from a purely abstract process, I had to listen to the voice of rediscovered reality.

      For Kyoto, my  experience is different. It is a dream, the power of words, those of Kawabata, Tanizaki, mixed depths of Haruki Murakami, which become a pictural reality. The presence of dry gardens, of their furrows, give rise to meditation. Each detail of the furrows in a Zen garden, and each element of any Japanese garden, open a pictural meditation.

         I am the furrow which turns into water, I am the rock which turns into fish. I am the carp, the dragon, the tiger.

       Whilst moving and painting, I am the rock, the samuraï, the great kimono of brocaded silk, in the garden, the ever-rediscovered paradise.

        In the chaos of steps and stone slabs, a way arises, improbable and certain. The springing up herbs, the hauling up moss provide the eyes with a delightful journey.

         The abstract painter feels at home, in this metamorphosis of shapes and materials. Dreaming of Kyoto, painting the colors’ feast, with their melody I’m calling for the reality of spaces the heart cherishes.

 

                                                            CYB

 

June 2013

Kyoto Alpha (120x120)-2011

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